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mardi 25 mai 2010

La presse mauritanienne accorde un grand intérêt au rapport de l'ESISC qui constate la déconfiture du +polisario+

Nouakchott, 24/05/10- La presse mauritanienne a accordé un grand intérêt au rapport de l'Institut européen des études stratégiques (ESISC), qui indique que l'enlisement du conflit du Sahara et l'absence de perspectives de résolution ont considérablement fragilisé le +polisario+ et jeté le discrédit sur sa direction.
Les journaux mauritaniens ainsi que la presse électronique ont mis l'accent sur les résultats de cette étude qui a révélé que "cette direction du polisario s'est encore un peu plus isolée de sa base, se contentant de défendre ses intérêts particuliers et financiers".
Dans ce contexte le journal "Assafir" a indiqué, dans un article intitulé "l'Institut européen des études stratégiques: Les liens entre le délitement du front Polisario et le développement du terrorisme au Sahel sont de plus en plus étroits", publié sur son site internet, que sur la scène internationale, le Polisario a fait les frais de son intransigeance et de son incapacité à négocier, mais aussi de l'évolution du contexte géopolitique.
Le journal estime que "le soutien de nombreux pays occidentaux, comme les Etats-Unis et la France, au plan d'autonomie proposé par le Maroc, qu'ils décrivent comme +sérieux et crédible+", a affaibli encore le polisario sur la scène diplomatique internationale.
Le journal indique que le rapport révèle qu' "aujourd'hui, le seul véritable soutien sur lequel le Polisario peut compter est celui de l'Algérie", qui instrumentalise les sahraouis pour "tenter de déstabiliser" le Maroc.
De son côté, le journal "Aqlam Houra" indique que le rapport de l'ESISC souligne par ailleurs que l'isolement et la sclérose de la direction du Polisario transparaissent également dans son attitude de plus en plus agressive à l'égard de toute forme de contestation de son mode de gestion et de fonctionnement, ajoutant que les dérives de cette direction, combinées à l'échec de sa politique, ont également participé à sa perte de crédit vis-à-vis de la population.
La perte de légitimité du polisario se traduit également par l'émergence de courants dissidents, indique l'Esisc, citant l'exemple du mouvement +Khat Achahid+, créé en juillet 2004, qui conteste la légitimité de l'actuelle direction et dénonce son caractère antidémocratique.
Le journal "Aqlam Hourra" a ajouté que Le rapport souligne en outre que depuis de nombreuses années, le polisario est régulièrement accusé de détournement des aides humanitaires, financières et matérielles, attribuées par des organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations internationales.
Cette tendance s'est accentuée par le processus de délitement du mouvement devenu manifeste ces dernières années, relève l'Esisc, rappelant qu'en 2003, l'Union européenne avait décidé de renforcer le système de contrôle de son aide humanitaire mais a "rencontré des résistances de la part du Polisario dans l'exécution de sa mission".
Pour sa part, le journal "Almoustaqbal" indique que le rapport de l'ESISC constate que l'entêtement du polisario à ne pas autoriser le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) à se rendre dans les camps de Tindouf pour y effectuer un recensement, n'augure pas d'une évolution positive à propos de ces pratiques de détournement.
Une enquête récente de l'Office Européen de Lutte Antifraude (OLAF) établit une possible coresponsabilité de l'Algérie et du Front Polisario dans ces détournements, indique l'Esisc.
Parallèlement à ces dérives, poursuit le rapport, l'extrême pauvreté qui règne dans les camps a favorisé le développement de la criminalité.
Ce développement de la criminalité doit également être mis en relation avec l'impunité qui existe dans le Sahel et qui a, comme pour le terrorisme, favorisé le développement de trafics en tout genre.
Au demeurant, l'implication du Polisario dans le trafic de drogue a été confirmée par le démantèlement, en janvier 2007, d'un réseau de trafic de stupéfiants dans le nord de la Mauritanie, note le document.
le rapport révèle que le mouvement profite également de sa position privilégiée dans une région échappant au contrôle des Etats pour s'enrichir en participant au trafic d'armes, ajoute journal.
Si, comme on le sait, de nombreux anciens cadres du polisario ont rompu avec le mouvement, préférant l'exil vers l'Espagne, le Maroc ou la Mauritanie, les sahraouis les plus jeunes et/ou les plus modestes et qui partagent ce constat d'échec ont également cherché à s'émanciper", écrit l'Esisc.
Le polisario refuse d'effectuer sa mutation et se cramponne au rêve indépendantiste, au risque de sacrifier ceux qui le suivent encore", affirme la même source citée par ce journal.
Le maintien de la même ligne politique radicale, alors que la position du Maroc a évolué, constitue une véritable prise en otage de dizaines de milliers de séquestrés dans les camps de Tindouf, ajoute le rapport.

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