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mardi 15 juin 2010

Le conflit du Sahara marocain coûterait chaque année 2 points de croissance au Maghreb selon Le Monde


Les ambitions du Maroc de développer l'intégration régionale et continentale sont "contrariées par ses relations avec le voisin algérien", en raison du conflit du Sahara qui "coûterait chaque année 2 points de croissance au Maghreb", souligne le quotidien français ''Le Monde'' dans son numéro daté de mardi.



Non seulement, le conflit qui oppose depuis des années les deux pays sur le Sahara occidental prive le Maroc d'un vaste marché, mais il nourrit aussi une compétition acharnée", écrit le journal dans un article de son envoyée spéciale au Maroc.

Et pour cause, observe M. Salaheddine Mezouar, ministre de l'économie et des finances, cité par le quotidien, "l'Algérie a besoin d'un ennemi (...) et plus le temps avance, plus elle se replie sur elle-même".

Le journal évoque, à ce propos, l'exemple du groupe marocain Attijariwafa Bank qui attend, depuis plus de trois ans, un agrément pour ouvrir une succursale en Algérie.

"Nous réactualisons la demande chaque année, mais on ne nous dit toujours ni oui ni non", déclare au quotidien Mohamed El Kettani, Président Directeur général du groupe bancaire marocain, qui dispose déjà d'une dizaine de succursales en Afrique subsaharienne.

Outre Attijariwafa d'autres banques marocaines multiplient les implantations dans le continent et nombre d'entreprises marocaines s'y développent. C'est le cas de Royal Air Maroc qui a ouvert de nouvelles destinations en Afrique, une région du monde qui représente désormais 41 pc de son trafic, ou des entreprises de BTP qui se sont installées au Sénégal, en Mauritanie et en Guinée, indique le journal.

"L'Afrique ne représente que 1,7 pc des échanges du Maroc, mais le pays s'est fixé pour objectif de doubler ce chiffre à moyen terme", note-il, soulignant que "face à une Europe en crise, le Maroc, qui a toujours privilégié sa relation avec le nord, lorgne de plus en plus vers le sud et ses promesses de croissance".

"La France doit changer son approche (...) L'Afrique est de plus en plus convoitée, les enjeux sont sérieux, il faut se battre", a souligné récemment M. Mezouar devant des journalistes français.

"L'Europe est notre partenaire stratégique et le restera, mais nous voulons être des acteurs actifs face à une mutation qui est en train de se faire", a ajouté M. Mezouar, cité par le quotidien, évoquant la concurrence chinoise dans le continent.

"Dans l'impossibilité de s'opposer au dynamisme chinois, dépourvu de ressources énergétiques qui le rendrait incontournable, le Maroc s'est créé un emploi sur mesure, celui d'intermédiaire pour investisseurs étrangers", estime le journal, en référence à la coopération triangulaire prônée par le Maroc.

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