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lundi 17 août 2009

Thé au Sahara


Thé au Sahara

ce Oued Ed-Dahab a réintégré le giron national. A l’époque, le choix de nos frères sahraouis, clairement affiché, avait représenté un démenti cinglant au mouvement sécessionniste qui s’évertua, avec l’appui total de puissances régionales nourrissant une aversion certaine pour le Maroc et son système, à revendiquer l’indépendance. Nul besoin de rappeler les péripéties qui allaient s’ensuivre sur les champs militaire et politico-diplomatique. Le Royaume a su raison garder en n’élargissant pas le champ des hostilités. Evitant ainsi au Maghreb de sombrer dans l’irréparable qu’une guerre ouverte aurait pu engendrer. Souvent, l’exemple type de l’erreur avancée par les stratèges, et que notre pays a su éviter, est la guerre Irak-Iran qui avait conduit les deux pays du Golfe au bord de la banqueroute.
Et c’est fidèle à ce même engagement pacifique, celui qui n’insulte pas l’avenir, que le Royaume a su comment résoudre une équation assez complexe dans sa stérilité, en déployant d’immenses efforts pour la mise à niveau de ses provinces sahariennes. En misant aussi sur le facteur temps qui a permis de venir à bout d’une «construction républicaine factice» que des appétits régionaux montaient au créneau pour affaiblir le Royaume. L’Etat croupion n’a pas vu le jour, malgré la mobilisation d’une machine diplomatique hostile aux intérêts marocains, et l’ossature même du Front Polisario a fini par se fragiliser, comme en témoignent les défections qu’il essuie de temps à autre et qui rappellent à qui voudrait le comprendre que l’unité des rangs des sécessionnistes a perdu de sa superbe «révolutionnaire».
Aujourd’hui, dans les camps de Lahmada, c’est l’horreur qui est renvoyée comme image à la communauté internationale. Des dizaines de milliers de nos frères sahraouis qui croupissent dans le dénuement total endurent le martyr. Quand bien même une partie des aides internationales qui leur est allouée finit pas atterrir dans le Sud algérien. Car là aussi, et c’est une autre preuve de la conception «révolutionnaire» du Polisario, la gabegie s’est installée via les détournements systématiques. Plus, c’est l’armée algérienne qui prête main forte au reliquat des sécessionnistes qui voudraient en découdre avec le Royaume, parce qu’ils ont été formatés ainsi, pour encadrer des milliers de réfugiés qui ne nourrissent qu’un seul rêve : revenir dans le Royaume qui a démontré, à plusieurs reprises, qu’il restait clément et miséricordieux.
A quelques encablures de là, les observateurs internationaux ne sauraient se détourner d’une réalité vécue dans les provinces du Sud. L’effort de développement consenti, et il est énorme, permet aujourd’hui à Laâyoune et à Dakhla, pour ne citer que ces deux cités stratégiques, de se présenter comme autant d’espaces où il fait bon d’y vivre et investir.
Voilà le prix de trente ans d’actions constructives qui rappellent à qui voudrait l’entendre que les Marocains sont fiers de ce qu’ils ont pu accomplir, dans l’adversité, pour parachever leur indépendance. Et ils ont le droit de savourer, tranquillement, le thé au Sahara qui est le leur.
En commémorant le 30e anniversaire de la réintégration de Oued Ed-Dahab, le Maroc sait que les défis qui restent à relever ne sont pas aussi simples. Car il s’agirait, pour lui, de transformer l’essai sur le plan diplomatique. Et ce n’est pas pour rien que l’offre de l’autonomie, large mais sous souveraineté marocaine, a été lancée il y a quelques années. Histoire de clore définitivement un chapitre noir dans la vie de toute une région. C’est la solution pour assurer, enfin, le déblocage politique nécessaire à l’édification de l’espace maghrébin auquel les peuples de la région aspirent. Eux qui en paient les surcoûts politiques, économiques, sociaux et culturels. Cette issue raisonnable n’a pas manqué d’être saluée, à sa juste valeur, par la communauté internationale. Pourvu que cette déferlante puisse franchir les barrières psychologiques que d’aucuns érigent, dans leurs têtes, pour se permettre le luxe d’insulter un avenir en commun. Qu’on le veuille ou non…

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