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lundi 17 août 2009

Les camps de Tindouf en alerte maximale


Les camps de Tindouf en alerte maximale

Ould Souilem attire l'attention sur les contradictions de la position de l'Algérie

Ahmeddou Ould Souilem, ex-dirigeant du polisario qui a regagné récemment la mère-patrie, a eu, samedi dernier à Dakhla, une rencontre avec des acteurs de la société civile axée notamment sur la situation dans les camps de Tindouf.

En réponse à des questions soulevées par l'assistance, M. Ould Souilem a attiré l'attention sur les contradictions de la position de l'Algérie qui «prétend défendre les intérêts des Sahraouis, mais refuse en même temps leur retour à la mère-patrie, en les maintenant dans un lieu insoutenable», notant que «l'Algérie utilise le polisario pour mener une guerre par procuration contre le Maroc». Théoriquement, l'ONU sanctionne les Etats qui agressent leurs voisins, elle ne punit pas les individus pour le faire. Sauf que ces illustres personnages sont des mercenaires ayant prêté allégeance à Al Qaïda. En effet, un convoi du polisario a été pilonné récemment par deux hélicoptères de l'armée algérienne, dans la région de Lahfira, dans le sud ouest algérien, faisant huit morts, rapporte le site Internet ‘'Algeria Times'' citant des sources bien informées.

Le convoi du polisario, composé de véhicules tout terrain, a essuyé des tirs alors qu'il se dirigeait vers les antres du désert pour ravitailler en vivres «Katibat El Moulathamine» dirigé par Mokhtar Belmokhtar alias Bel-Aâouar, groupe armé rattaché à «Al Qaïda au Maghreb islamique-AQMI», précise la même source, indiquant que ces véhicules servent également «au transport d'armes» destinées au dit groupe. Selon des sources sécuritaires, citées par ‘'Algeria Times'', Bel- Aâuar a tissé de solides liens mercantiles avec certains responsables agissant pour le compte du polisario. La même source indique que des éléments anti-émeutes dans les camps de Tindouf ont été mis en état d'alerte maximale, ces derniers jours, par crainte des réactions de la part de la population des camps en cette période critique.

Bouteflika, président algérien, va chercher de nouveau à démobiliser une partie de ses services « diplomatiques » pour tromper la communauté internationale sur le dossier du Sahara marocain en castrant les irréductibles. Aux bons soins de la DRS. Rien ne filtre et ne nuit à l'image de la grandeur de l'Algérie. Les apparences resteront sauves, c'est-à-dire qu'Alger n'agresse pas Rabat, donc la guerre n'existe pas entre les deux capitales. Dès lors, l'avantage qu'en retire le locataire d'Al Mouradia est qu'il apparaît aux yeux des occidentaux comme un homme d'état responsable et un homme de paix. Ensuite, il satisfait l'« opinion publique » attachée à son régime qui trouve justification de poursuivre cette guerre froide par procuration. Cela lui permet de changer le fusil d'épaule comme il l'entend et chaque fois qu'il le souhaite. Cela lui permet également de pallier à cette insuffisance diplomatique et une réconciliation interne trop lourde à gérer.

Les apparences sont-elles pour autant sauves ? Sun Tsu, le grand stratège chinois de la période pré-confucéenne, disait « un général, avisé, étudie d'abord la nature du combat, le caractère de l'ennemi et l'aspect du terrain. Celui qui oublie a toutes les chances de finir en charogne ». En vérité, le mal de galons et leur mérite supposent bien des surprises relevant des analyses caractérielles. En vérité, les dirigeants algériens n'ont guère tenté d'appliquer ce conseil à la nature du différend artificiel, c'est-à-dire, une nation disposant de vastes ressources, agit comme un joueur de marionnettes mais sachant que son action est limitée tant par la capacité de la marionnette à s'adapter, que par les contraintes de la conscience universelle, les intrigues de la diplomatie et les fantaisies de la politique intérieure. Sun Tsu aurait certainement commencé par prédire aux Algériens que la capacité des Sahraouis à défendre leur pays le Maroc, n'a d'égale que leur attachement à la souveraineté du Royaume.

En tout état de cause, puisqu'il est peu recommandé de faire la guerre soi-même, il est sans doute imaginable de mandater un tiers pour la mener afin que soient réalisés des desseins hégémoniques. C'est la « guerre par procuration » que mène l'Algérie et dont la linguistique diplomatique permet à Bouteflika de résider encore sur les Hauteurs d'Alger. Autrement dit, c'est la panne de l'Etat qui demeure à l'origine de biens des déboires internes. La presse algérienne en témoigne au quotidien.
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Populisme et pratique du pouvoir
Il faut reconnaître que si le résident d'Al Mouradia a le verbe populaire, sa pratique du pouvoir est autoritaire. Comme Houari Boumédiène, il pense que l'Algérie a besoin d'un régime fort pour se développer. Ce ne sont que des pensées. Car aux lendemains de ses investitures, il a toujours su que son pouvoir restera limité à la gestion des affaires. Les généraux veillaient à ce qu'il ne trouble pas l'ordre établi. Pour contourner le clan militaire, le président essaie d'adopter une posture populiste avec le résultat que l'on sait. Durant ses multiples sorties superbement médiatisées, il est convaincu que le peuple, qu'il soit algérien ou maghrébin, n'aspire qu'à une chose : la paix entravée par une guerre froide par procuration.

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