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lundi 17 août 2009

La débandade du polisario


La débandade du polisario

Quelques jours seulement après avoir rallié le Royaume du Maroc, M. Ahmedou Ould Souilem, membre fondateur du polisario, a lancé un appel aux Sahraouis pour adhérer à la proposition d'autonomie. Son appel s'adresse particulièrement à ceux des camps de Tindouf, victimes soit de la répression, soit de la propagande des séparatistes. « Le plan d'autonomie, soutient-il, constitue une « proposition audacieuse qui ouvre des perspectives prometteuses pour le règlement de la question du Sahara ». Le point de presse qu'il a tenu, hier à Rabat, a constitué un moment fort, plein d'émotion, parce qu'il a permis à Ahmedou Ould Souilem de décrire le calvaire que nos frères sahraouis vivent à Tindouf.

Dénonçant les méfaits auxquels ils sont soumis, il a déclaré : «Je ne suis pas une exception. Et certainement d'autres membres dirigeants veulent rejoindre le Maroc, pour des raisons de sécurité, je me garde de révéler leur identité». Le ton est donné, donc : les dissidences au sein du polisario, relatifs au plan d'autonomie proposé par le Maroc, ne font aucun doute. Elles sont devenues quasi publiques et nourrissent, en tout état de cause, un débat passionné, feutré ou avéré, au sein du mouvement séparatiste. Depuis des années, en effet, la mascarade de prétendus réfugiés cantonnés à Tindouf ne fait plus recette. Les organisations, la presse internationale, les Etats et les gouvernements qui se respectent savent à quoi s'en tenir.

De prétendus réfugiés en fait, il s'agit de populations maintenues par la force dans les camps, séparées de leurs frères vivant au Maroc, privées de liberté et de l'aide internationale, leurs droits étant constamment violés. Il n'est pas inutile de rappeler que dans les camps de Tindouf-Lahmada, les Sahraouis font l'objet de pression et de menaces lorsqu'ils témoignent un tant soit peu de sympathie pour leur pays d'origine, le Maroc. La nomenklatura politique et militaire, qui fait office de gouvernement fantôme, a vite fait de marginaliser et d'écraser des familles entières, dont certaines sont soumises à une abominable politique d'esclavage, dénoncée sans cesse par les ONG du monde entier, qui ont vu leurs enfants arrachés et confiés aux écoles du régime de Fidel Castro, à Cuba, qui en fait des «petits soldats» haineux. Les populations noires sont méprisées, les jeunes surveillés et encadrés.

Or, s'il est encore une pire illusion, c'est celle du mirage d'un Etat indépendant, satellite d'une Algérie que Ould Souilem n'a pas hésité à épingler : « La relation entre l'Algérie et le polisario », a-t-il dit, est celle du « maître au subalterne », le polisario étant « une marionnette entre les mains de l'Algérie qui, seule, décide de l'évolution de la question du Sahara à ce niveau. Il s'agit là de toute évidence de la mainmise que le gouvernement algérien fait peser sur le polisario, qu'il téléguide à son bon vouloir, impose ou étouffe quand il veut. On n'a jamais cessé d'affirmer que l'affaire du Sahara, qui a fait l'objet d'une décolonisation en bonne et due forme en novembre 1975, après la Marche verte, relève non pas d'un malentendu maroco-algérien mais de la volonté hégémonique du gouvernement algérien. C'est une affaire créée ex nihilo pour entraver la marche de l'unité du Maroc, l'empêcher de parachever son intégrité territoriale et de réaliser son développement national.

On n'a jamais cessé non plus de dire que l'Algérie, qui joue sur deux tableaux dans cette affaire, ne cesse de nous fourvoyer en se disant « simplement intéressée », ensuite « très concernée » et qui, en réalité, ne saurait dissimuler ses desseins d'être une, la seule puissance régionale au Maghreb quand ce n'est pas en Afrique. Ahmedou Ould Souilem n'a pas tort d'affirmer que la très grande majorité des Sahraouis séquestrés à Tindouf souhaite regagner le Maroc et répondre ainsi à l'appel royal, comme aussi à soutenir l'initiative pour l'autonomie au Sahara. A leurs yeux, il n'est pas d'autre solution au désespoir et au calvaire auxquels ils sont soumis dans les camps. La communauté internationale est aujourd'hui témoin des affres, elle est surtout interpellée face à cette terrible débandade du polisario qui traduit surtout l'irréversible mouvement de révolte, une révolte sourde qui gagne ses rangs.

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