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mardi 28 juillet 2009

Sahara : le grand tournant


Sahara : le grand tournant

Récemment, nous avions évoqué l'évolution du dossier du Sahara à la lumière des derniers développements survenus dans le cadre de la visite de Christopher Ross, Envoyé spécial de M. Ban Ki-moon au Sahara. Nous avions en particulier souligné les difficultés pour ce dernier à réunir un consensus sur ce qu'il appelle les « contacts informels » avant le 5ème round de Manhasset, le choix de la ville qui doit abriter ces négociations préliminaires limitées, la participation aux deux négociations, la prise en compte de l'évolution des deniers mois, enfin le «modus operandi» pour les négociations définitives.

Christopher Ross a commencé sa carrière à Fès comme directeur du Centre américain il y a déjà plusieurs années. Il avait été nommé quelques années plus tard ambassadeur des Etats-Unis à Alger. C'est un diplomate chevronné, il parle aisément l'arabe, connaît le Maghreb comme un autre diplomate ne pourrait le prétendre. Il sait, en effet, que la question du Sahara n'a jamais cessé de constituer une revendication majeure du peuple marocain. Elle n'a jamais été une question de circonstance ou même de règne, mais elle incarne la traduction populaire. Posée déjà sur le bureau des Nations unies depuis l'indépendance du Maroc en 1956, elle constitue l'affaire centrale du gouvernement marocain. Les innombrables sessions de l'ONU et du Conseil de sécurité témoignent, en effet, de la persistance de cette revendication et de sa justesse. Avant que l'Algérie ne soit devenue indépendante en juillet 1962, dotée d'un gouvernement et d'un Etat, avant même que le pseudo-polisario ne soit créé en 1973 par une coalition d'intérêts algériens, le Maroc posait le problème de la décolonisation de son Sahara par l'Espagne.

Il se heurtait au machiavélisme algéro-espagnol, à une double hypocrisie diplomatique et, surtout, à l'idéologie rampante des années soixante sur la notion de «l'autodétermination des peuples», appropriée à mauvais escient. Et surtout à cette notion de décolonisation des territoires à laquelle, plus que d'autres, notre pays prétendait à juste titre. Faut-il de nouveau rappeler que la question du Sahara n'a jamais été une affaire de décolonisation, comme Alger s'est acharné à le soutenir ? Le Maroc n'a jamais été cité comme une «puissance occupante». Qu'ensuite, le Maroc et l'Espagne avaient signé en novembre 1975 un accord avec

la Mauritanie
intitulé ‘'accord tripartite de Madrid'', qui mettait fin à la colonisation, qui fut, quelques semaines plus tard, entériné par l'Assemblée générale de l'ONU.

Récemment, nous avions évoqué l'évolution du dosParler de « décolonisation du dernier territoire », c'est proprement insulter l'histoire, la falsifier et, tout compte fait, nous ramener à une époque révolue, celle d'une génération algérienne qui avait imposé son emprise sur la 4ème Commission de décolonisation dans les années soixante-dix. D'abord parce que le Maroc n'est pas une puissance coloniale, ensuite parce que l'Algérie n'a pas cessé d'en appeler à l'ONU.

Et maintenant que l'ONU reprend son rôle, qu'elle a initié une approche consensuelle, politique et définitive, l'Algérie s'emploie cyniquement à nous ramener à la case de départ. Elle croit imposer sa propre procédure, annihiler tous les efforts entrepris depuis trois ans sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 1871 du 30 avril dernier, pour réorienter et dévoyer les efforts de Christopher Ross.

L'ONU invite les parties au conflit à négocier, elle entend promouvoir une « solution politique consensuelle », dont la clarté discursive ne laisse aucun doute, les dirigeants algériens croient en revanche faire volte-face de nouveau. Ils veulent transformer le Conseil de sécurité en leur propre chambre d'enregistrement et la communauté internationale en potiche…
L'approche d'une solution politique, négociée directement entre le Maroc et le polisario, mettant en perspective un dialogue de raison, sans autre alternative, ne saurait plaire – on ne le comprend que trop bien – aux dirigeants algériens, rattrapés par leur duplicité, qui ne savent en vérité qui sont-ils : les véritables tireurs de ficelle de cette affaire, de simples observateurs qui nourrissent une grande sympathie aux séparatistes marocains, enfin une « partie prenante » à visage voilé , le regard rivé sur la région… Il n'y a plus désormais que la solution politique que la communauté internationale soutient fermement. Il n'y a que les résolutions du Conseil de sécurité qui servent de fil conducteur et le plan marocain d'autonomie élargie comme cadre légal et démocratique.

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